5 novembre 2024

Briefer une agence de branding : 6 erreurs à éviter !

Par Nicolas de Chalonge, directeur associé, expertise branding Yellow Lab. 

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. En branding, création ou refonte de marque, tout débute bien souvent par des mots, entre une marque et sa future agence. Et si le silence après Mozart, c’est toujours Mozart, la qualité du processus de sélection de son agence de branding avant la mission, c’est déjà la mission, et donc la pertinence des éléments délivrés. 

Au sein de l'agence de branding Yellow Lab, nous avons mené plus de 150 missions d’identités de marques, et ainsi reçu des centaines de briefs, excitants, curieux, farfelus, géniaux, incomplets ou kafkaïens. 

Dans cet article, nous partageons pour vous, créateurs ou créatrices de nouvelles pépites, équipes communications et marketing de marques plus établies, quelques erreurs qui empêchent aux processus de sélection d’agence d’être efficaces.

Ne pas avoir de brief écrit

Premier élément, qui nous semble essentiel pour partager un brief clair à des agences, le fait d’écrire ce dernier, de manière détaillée (plutôt que d’avoir uniquement un brief oral par exemple, ou un email lapidaire). 

Avoir un brief écrit vous permettra également de vous aligner clairement en interne sur les attentes du rebranding ou de la création de la marque. 

Les éléments clé à faire figurer dans votre brief ? La présentation de la marque, les raisons du rebranding / création de la marque, les publics cibles, vos canaux d’acquisition, les livrables que vous attendez, les échéances / planning souhaité, une estimation budgétaire, les étapes de la compétition et les critères de sélection importants pour vous. 

Laisser le périmètre du rebranding à l’appréciation des agences

Parfois, le périmètre du rebranding ou des éléments attendus est laissé à l’appréciation de l’agence et de sa créativité : est-ce qu’il faut refaire ou non le logo, est-ce que le nom de la marque est touchable, les éléments de la proposition de valeur sont-ils boulonnés ou à travailler dans le cadre de la mission… 

Autant de questions que nous vous conseillons de trancher en amont du brief, plutôt que de les laisser à l’appréciation d’un potentiel partenaire. Déjà, car ces dernières relèvent souvent d'interrogations stratégiques, que vous ne pouvez déléguer entièrement. Ensuite, plus vous laisserez de flou dans le périmètre de la mission, plus les propositions seront différentes, difficiles à comparer entre elles… rendant plus longue et complexe à prendre votre décision finale.


Ne pas impliquer l’équipe dirigeante dans la définition du brief et la sélection de l'agence de branding

Même s’il est piloté par la direction de la communication ou du marketing, un sujet de création ou de refonte de marque est toujours un sujet sensible… et finit inévitablement entre les mains des fondateurs et fondatrices ou de la direction générale. 

Assurez-vous tout d’abord que la direction générale partage bien les objectifs et le périmètre du rebranding (d’où l’intérêt d’avoir un document écrit sur lequel s’aligner). Ensuite, nous vous conseillons de faire en sorte que les dirigeantes et dirigeants participent au processus de sélection, pour vous assurer de leur adhésion quant au partenaire retenu.

Ne pas prévoir d’oral de présentation des propositions des agences de branding

Trouver le bon partenaire pour son branding, c’est à la fois une question de structure mais également de fit avec l’équipe qui vous accompagnera. Au-delà d’une proposition écrite, avoir un oral de restitution vous permettra de vous assurer de cette adéquation avec celles et ceux qui vont devenir un partenaire stratégique pendant quelques semaines.

Ne pas détailler les déclinaisons attendues dans le cadre du branding

Souvent, les demandes de branding ou de rebranding comportent deux étapes : un travail sur la définition stratégique de l’identité, puis un ensemble de déclinaisons et supports associés (cartes de visites, design de sites web, supports pour salons, présentations, vidéos…). Ces déclinaisons jouent un rôle important dans le cadrage temporel et budgétaire des missions, et derrière un même nom, vous et votre agence peuvent mettre des réalités très différentes (votre présentation d'entreprise comporte-t-elle 5, 20, 50 ou 100 slides ? Faut-il traiter uniquement l’aspect visuel ou également le rédactionnel…). 

Essayez de spécifier les volumes et quantité de manière précise, demandez aux agences de détailler leur budget, pour éviter ensuite des discussions laborieuses entre vous et votre partenaire.  

Ne pas partager de fourchette budgétaire aux agences de branding

Enfin, nous vous conseillons de partager une estimation budgétaire du projet, même sous forme de fourchette, dans votre brief écrit. Cela vous permettra de comparer plus facilement les propositions, d’écourter sensiblement les phases de négociation, d’écarter rapidement les agences mal calibrées pour votre besoin. 

19 septembre 2024

Affaire Pernod Ricard, PSG, Marseille : 3 leçons pour une agence de branding

“Face à la vive émotion suscitée, Pernod Ricard annonce ce jour renoncer à son partenariat global qui devait le lier au Paris Saint Germain pour promouvoir ses marques de whisky et de champagne à l’international.”

L’abandon du contrat de sponsoring du PSG par Pernod-Ricard quelques jours après son annonce fera certainement figure de cas d’école, enseigné à des générations et des générations d'étudiantes et d’étudiants en marketing, branding et relations médias. 

En quelques jours, la fronde des supporters marseillais, du maire de la ville, des médias, bientôt relayée par quelques membres de la famille éponyme a réussi à faire plier l’un des leaders mondiaux de la vente de spiritueux. 

Pourtant, pour le groupe, ce partenariat semblait un choix stratégique pertinent… dont les contours avaient anticipé la sensibilité du sujet. Le sponsoring concernait uniquement l’international, les marques marseillaises du groupe (Ricard, 51) n’étaient pas concernées, l’identité française des deux marques tissait un lien intéressant à travailler. 

Alors, quelles leçons tirer de cette séquence pour un annonceur ou une agence de branding ? Quelles précautions auraient pu être prises pour éviter l’annulation d’un partenariat prometteur pour le groupe ? 

Par Nicolas de Chalonge, Directeur associé, Yellow Lab.

Bien identifier la marque qui doit porter une nouvelle sensible

Pernod Ricard est un groupe d’alcools et de spiritueux, l’un des leaders mondiaux, qui se caractérise notamment par la multitude des marques de son portefeuille. Mumm, Ricard, 51, Chivas, Perrier-Jouët… Des dizaines de marques, aux identités, positionnements, territoires différenciés. Pernod Ricard, de son côté, n'est pas une marque produit, mais la marque corporate du groupe, utilisée pour la communication financière et investisseurs. 

Cette architecture de marques riche aurait peut-être pu permettre d’identifier une autre marque que Pernod Ricard pour annoncer le partenariat. Si le caractère global indiquait naturellement la marque groupe comme émettrice, la sensibilité du sujet aurait pu amener à communiquer via une ou un collectif de marques produits. Un communiqué de presse tel que Mumm, Martel et Chivas s’associent au PSG à l'international aurait suscité beaucoup moins de réaction que l’association entre les mots Ricard et PSG. De même, privilégier un territoire international de communication (par exemple, en publiant la news uniquement en anglais) aurait pu contribuer à minimiser le risque de crise de communication. 

Faire preuve de délicatesse dans le maniement d’objets symboliques

Les réactions ont été d’autant plus vives et épidermiques que l’une des communications associait de manière particulièrement explicite le nom Pernod Ricard floqué sur un maillot du PSG, prise au Parc des Princes. Sur Instagram, un canal résolument grand public. 

Ce que semblait signifier cette photo, c’était que Ricard allait figurer comme sponsor maillot du PSG, ce qui n’était absolument pas le périmètre du partenariat signé, mais laissait fantasmer au supporter marseillais une chimère cauchemardesque : la familière bouteille de Ricard (la bouteille de Ricard de 1L est en France le produit unitaire générant le plus de chiffre d’affaires) affichée sur l’emblème même de l’ennemi capital. Pour le Groupe il s’agissait d’un partenariat prometteur. Dans les yeux d’un supporteur marseillais, un changement de casaque, une trahison, une prise de guerre. 

Rester au niveau corporate des symboles, plutôt que de descendre à un niveau grand public en mobilisant le stade et le maillot, aurait probablement ainsi limité les risques de crise. 

Bien identifier les différentes dimensions d’une même marque

Enfin, cette crise révèle que Ricard, c’est un mot mais en réalité trois marques : la marque groupe, la marque produit, et enfin une marque familiale. 

Si l’on comprends que la marque groupe Pernod Ricard peut tranquillement s’associer avec le Paris-Saint Germain, sans que cela soit orthogonal à son identité (celle d’un grand groupe, français et prestigieux aux ambitions mondiales), il n’en est pas de même pour la marque produit et la marque famille. 

Pour le produit, populaire et s’affichant fièrement comme Born in Marseille, comme pour la famille dont la mythologie s’inscrit au cœur de la cité phocéenne, un partenariat avec le PSG, parisien et richissime, est un renversement complet des valeurs. Et face à la fronde de la marque produit, et pire de la marque familiale, le Ricard corporate n’avait d’autre choix que de céder. 

Cette séquence nous raconte ainsi deux choses. D’une part, la force de la marque Ricard, érigée au rang de mythologie nationale, d’objet symbole d’une culture populaire et provinciale. Et en miroir la force de la marque Marseille, ville, identité, club de football, capable de remporter en quelques jours une bataille de réputation devenue identitaire. 

9 août 2019

La force du storytelling

Boissons 100% naturelles, saines,  nutritionnelles… Quatre jeunes marques de boissons ont su tirer parti intelligemment de cette tendance et connaissent un succès retentissant sur un marché jusque-là largement dominé par des multinationales. Explications.

– Le succès de l’Innocent

Innocent, c’est d’abord une boisson saine, 100% naturelle et nutritionnelle à base de fruits et de purée de fruits frais.

Innocent, c’est aussi un packaging moderne, attractif et 100% recyclable. Sur les emballages, le langage employé est amical et complice : des petites histoires farfelues et  amusantes sont racontées pour fidéliser les clients.

Innocent, c’est enfin des opérations de communication dans l’évènementiel, pour résister face à des concurrents plus puissants. Le ton employé est décalé : les directeurs sont appelés les « chefs mixeurs », les camions sont recouverts de fausses herbes…

La marque anglaise a parfaitement réussi à construire une histoire cohérente autour de ses produits et s’est ainsi positionné de manière très forte dans l’esprit des consommateurs, ce qui explique sa position de leader sur le marché des smoothies.

– Firefly natural drinks, une boisson naturelle pour garder la pêche !

La marque Firefly natural drinks a lancé une gamme de boissons énergisantes naturelles. C’est grâce à leur goût délicieux et naturel mais surtout grâce à leur packaging unique que la marque a réussi à dépasser les frontières du Royaume-Uni.

Au delà de l’aspect esthétique indéniable, le packaging parvient parfaitement à transmettre les valeurs de la marque : authenticité, proximité, naturel et humour british. La bouteille est iconique, identifiable en un coup d’œil. Le pari de l’audace et de la différenciation est bien souvent la clé du succès pour des jeunes marques comme Firefly.

– Arizona Green Tea, une véritable institution aux Etats-Unis

A base de thé vert et 100% naturelle, Arizona Green Tea est LA boisson saine américaine. La marque a devancé ses concurrents Lipton Ice Tea (PepsiCo), Nestea (Coca-Cola) ou encore Snapples (Cadbury-Schweppes) pour devenir le N°1 des fabricants de thés glacés aux Etats-Unis !

Un bon produit et un design ultra travaillé, en rupture totale avec l’existant (univers japonais), voilà la recette du succès made in Arizona !

– The berry company, une marque qui a du jus !

En 2005, The Berry Company a lancé une gamme de boissons saines, 100% naturelles à base de fruits rouges. En seulement 18 mois d’exploitation la marque remporte le titre de “Best New Brand” aux Beverage Innovation Awards devant Schweppes et Coca Cola Zéro !

En misant sur l’originalité de ses parfums (açaï berry, goji berry, etc.) et sur les vertus de ses ingrédients pour la santé cardiaque, la marque a su conquérir une clientèle fidèle. Son packaging écologique au look pharmaceutique contribue également au vif succès que rencontre aujourd’hui la marque en Angleterre et aux Etats-Unis.

En résumé, qu’il s’agisse d’Innocent, de Firefly, d’Arizona ou de The Berry Company, ces marques ont connu un succès fulgurant car elles ont su créer une histoire autour de leur produit. Résultat, le consommateur s’attache immédiatement à la marque et le succès est au rendez-vous !

À propos
Yellow Lab est l'expertise branding et identité de l'agence Mots-Clés.

Comme agence de branding nous accompagnons depuis plus de 10 ans grands groupes, startups, entreprises innovantes et acteurs publics de la définition au déploiement de leur stratégie de marque.

 

À propos
Yellow.Lab est une agence de stratégie et branding parisienne. Nous sommes des thérapeutes pour les marques et les accompagnons à chaque étape de leur parcours.

Adresse
120 avenue des Champs-Elysées
75008 Paris, France

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